URGENT

PALESTINE Trois mois après le cessez-le-feu, rien ne change à Gaza

 

people holding flags
Photo by Mehrad Vosoughi on Pexels.com

Témoignage d’un correspondant habitant la bande de Gaza (extraits)

« Trois mois après la fin de la dernière agression militaire israélienne (du 10 au 21 mai 2021) sur la bande de Gaza*, sous blocus israélien depuis plus de quatorze ans, rien ne change, en dépit de la mobilisation des peuples solidaires avec la cause palestinienne, et malgré les promesses internationales de reconstruction. Rien ne change: nous – 2millions de Palestiniens de Gaza – sommes toujours enfermés par un blocus inhumain qui continue à faire de nombreuses victimes, alors que la pandémie continue à sévir. 

En dépit des ruines, du deuil, de l’inquiétude et de la douleur, la vie reprend lentement : nous n’accepterons jamais l’assujettissement de notre peuple par un régime colonial israélien. Notre mémoire est empreinte du feu des bombardements, des ruines, du sang et des larmes, mais viendra le jour où la Palestine sera libérée. 

Actuellement, sur les 9 000 habitants qui ont perdu la totalité de leurs biens, plus de 1 000 se sont réfugiés dans des centres d’accueil provisoires, en attendant l’entrée des matériaux de reconstruction, 5 000 sont en location dans des appartements et plus de 3 000 ont décidé de vivre dans leurs maisons en ruine en rabibochant quelques pièces, dans des conditions laborieuses. 

Compte tenu du blocus depuis plus de quatorze ans, les passages avec l’extérieur sont souvent fermés par ordre militaire israélien. Les produits alimentaires et de première nécessité qui entrent dans Gaza sont rarissimes, car l’unique voie commerciale qui relie la bande de Gaza à l’extérieur est contrôlée par les forces israéliennes, elle n’ouvre que deux à trois fois par semaine pour laisser entrer quelques convois humanitaires. Sous n’importe quel prétexte, et par décision israélienne, le passage peut être fermé. 

En raison des derniers bombardements ciblés de l’unique centrale électrique à Gaza, elle ne peut fonctionner qu’à capacité réduite par manque de fioul, chaque foyer a droit seulement à six heures d’électricité par jour, avec des conséquences dramatiques sur les hôpitaux et les centres médicaux. 

L’armée israélienne ne respecte pas la trêve, elle viole quasiment quotidiennement l’accord de cessez-le-feu. Des chars mènent des incursions dans différentes villes, les soldats contrôlent les zones tampons aux frontières et tirent sur les paysans. L’armée israélienne a assassiné deux Palestiniens et en a blessé soixante-cinq à balles réelles, dont quatorze enfants, fin août 2021. Ces Palestiniens manifestaient pacifiquement près des zones tampons. La population de Gaza craint la reprise des attaques israéliennes à n’importe quel moment et sous n’importe quel prétexte, car la « communauté internationale » a gardé un silence complice durant l’agression israélienne en mai dernier. S’ajoute à cela la tension entre les différents partis et mouvements palestiniens qui pourrait entraver le début de la reconstruction de la bande de Gaza. 

L’unique signe d’espoir pour la population, c’est l’éducation. Elle est la priorité dans les écoles, les jardins d’enfants, les centres éducatifs et les universités, car la jeunesse palestinienne est l’avenir d’un pays libre, uni et indivisible. Malgré la destruction totale ou partielle de trente-deux écoles et trois facultés, la jeunesse de Gaza reprend ses cours dans les décombres des établissements endommagés, sous la direction de ses professeurs dévoués. 

La population de Gaza espère que les manifestations populaires, partout dans le monde, changeront quelque chose, arracheront la levée du blocus, l’ouverture des frontières et la poursuite devant la justice internationale des crimes de guerre commis par l’armée israélienne. 

Les Palestiniens de Gaza, confiants et déterminés, n’ont qu’une possibilité, résister sur leur terre avec leur seule arme, le courage, et un espoir : un changement radical, pour une solution politique qui leur permettrait de vivre libres à Gaza et en Palestine. » 

* Du 10 au 21 mai 2021, 1 820 raids aériens ont coûté la vie à 267 Palestiniens civils, dont 67 enfants et 39 femmes, en ont blessé 1 947, dont 630 enfants, 360 femmes, 20 journalistes, 9 ambulanciers, 10 agents municipaux. 45 000 personnes ont été déplacées dans des écoles et des centres d’accueil. 

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