Le 8-Mars en Afghanistan

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les protestations contre la politique des talibans se sont multipliées. Publiquement ou clandestinement, les femmes ont exigé la libération des manifestantes détenues et la réouverture des écoles, universités et lieux de travail d’où le régime taliban (réinstallé en août 2021 par l’administration américaine) les a chassées.

Le Mouvement spontané des femmes afghanes a organisé des réunions clandestines. Les participantes y ont dénoncé l’hypocrisie de la « communauté internationale » qui a abandonné les femmes afghanes. Les femmes et les jeunes filles du district de Malestan (province de Ghazni) ont organisé une lecture publique de livres en signe de protestation contre la fermeture de toutes les écoles. Plus de 650 personnes y ont participé, dont 90 % de femmes et de jeunes filles.

À Kaboul, des femmes sont descendues dans les rues contre la politique misogyne des talibans, scandant « Pain, travail, liberté » et « Femmes, éducation, liberté ». Elles ont condamné l’aide hebdomadaire de 40 millions de dollars accordée par la « communauté internationale » au régime des talibans.

Dans la province de Balkh, les étudiants hommes en langues et en littérature ont boycotté les cours pour protester contre le bannissement de leurs camarades femmes. Ils ont remis une lettre ouverte au président de l’université.

À Kaboul, des dizaines d’étudiantes se sont rassemblées le 6 mars, jour de la rentrée universitaire, devant les portes fermées de l’université. Elles ont appelé étudiants et professeurs à se joindre à leur protestation et à boycotter l’université. Les talibans ont dispersé les jeunes filles en les battant et en les menaçant avec des armes.

De nos correspondants

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