FRANCE Manifeste du Parti ouvrier indépendant démocratique du 1er-Mai 2021

Camarades, 

En ce 1er mai 2021, nous saluons les camarades du monde entier qui commémorent le sacrifice des travailleurs de Haymarket à Chicago, le 1er mai 1886. 

Salut à vous, camarades d’Inde et d’Afrique du Sud, du Brésil et d’Allemagne, de Turquie, d’Algérie, de Chine et du monde entier. Salut à vous, nos frères et nos sœurs frappés depuis quinze mois non seulement par le virus du Covid-19 mais aussi (et surtout) par les gouvernements dont les politiques soumises à la loi du profit transforment la crise sanitaire en une dévastation sacrifiant des millions de vie. 

Salut à vous nos camarades qui, ces derniers mois, face à la pandémie et en dépit d’elle, êtes descendus dans les rues par millions de Bombay à Alger, de Beyrouth à Minneapolis. 

Salut à vous qui, sans relâche, combattez pour la justice sociale. 

En ce 1er mai, journée internationale de lutte de la classe ouvrière, nous l’affirmons avec force : les travailleurs forment dans le monde entier une seule classe, femmes et hommes, quelles que soient les nationalités, les couleurs de peau, les cultures, les croyances, tous frappés par un régime capitaliste sans pitié, mais aussi tous unis dans un combat classe contre classe pour la démocratie et les droits, pour la loi de la majorité. 

La France connaît en ce moment une vague de grèves qui touche des centaines d’entreprises. Parmi celles-ci, la Sam à Viviez (Aveyron), dont les travailleurs ont bloqué la semaine dernière l’usine pour s’opposer au démantèlement imposé par l’entreprise pour laquelle elle travaille : Renault. Sur la pancarte brandie par le piquet de grève, cette mention : « État, marionnette de Renault ». C’est une réalité qui concerne le peuple travailleur tout entier : depuis que Renault a été privatisé, les actionnaires dictent à l’État leurs exigences. Dans les derniers mois, Renault a reçu 5 milliards d’euros de fonds publics, prétendument au nom de la relance. Et Renault utilise ces milliards pour licencier des milliers de travailleurs et même des dizaines de milliers en comptant la sous-traitance.

Oui, l’État est une marionnette de Renault. L’État est une marionnette de toutes les multinationales à qui il offre des sommes gigantesques pour leur permettre en toute liberté de licencier, déréglementer, amputer les salaires. 

Le 19 mars 2020 Macron a fait avaliser par la Chambre des députés unanime le vote des 343 milliards pour les patrons (devenus depuis 560 milliards d’euros). La conséquence ? Quatorze mois plus tard, il manque en France (comme partout dans le monde) des millions de doses de vaccins nécessaires à protéger la population ; et des milliers de lits de réanimation permettant de soigner ; et les moyens permettant aux écoles de continuer à instruire dans des conditions de sécurité sanitaire ; et des enseignants et des soignants ; et des services publics… Et, pendant ce temps, les centaines de milliards vont aux patrons ! 

Il manque en France des millions d’emplois, il manque une loi d’interdiction des licenciements… et des centaines de milliards vont aux patrons. 

Alors oui : sous la Ve République, l’État est une marionnette des trusts et des multinationales… 

Au sommet de l’État, le président de la République est, lui aussi, une marionnette des multinationales. Et que dire des ministres qui exécutent ses ordres ? Et du Parlement réduit au rôle de chambre d’enregistrement ? 

En France comme dans le monde entier, les travailleurs veulent la démocratie et la justice. La vague de grèves qui balaie le pays – pour les salaires et l’emploi, contre la précarité et la remise en cause des conditions de travail… – est porteuse de ces exigences. 

La démocratie, c’est la loi de la majorité. Mais cette prétendue République – la cinquième du nom – impose, au contraire, la loi de la minorité de profiteurs, d’exploiteurs, de spéculateurs. Cela est vrai quel que soit le président. Les travailleurs en ont fait l’expérience puisque depuis plus de soixante ans se succèdent à la tête de la Ve République des présidents de droite ou de « gauche » qui tous, quelle que soit leur étiquette, agissent comme des marionnettes des capitalistes. 

Si la démocratie signifie la loi de la majorité, alors la démocratie exige de rompre avec ce système. 

La démocratie exige d’abolir la fonction de président de la République, véritable roi sans couronne. Elle exige de démanteler les institutions de la Ve République et de briser le carcan de l’Union européenne. La démocratie exige une Assemblée constituante souveraine, assemblée élue à la proportionnelle, de délégués du peuple, mandatés, contrôlables et révocables par lui et qui ne soient pas payés davantage qu’un ouvrier qualifié. 

À la République capitaliste, mo narchie sans couronne entre les mains des banques et marionnette des multinationales, opposons la République de la majorité. 

Partisan du socialisme, le POID combat pour la république ouvrière qui n’hésitera pas à : 

• Établir l’industrie nationalisée de la pharmacie pour la production de vaccins en nombre permettant à tous ceux qui le souhaitent d’être vaccinés ; 
• Rétablir les monopoles des services publics renationalisés ; 
• Interdire les licenciements ; 
• Rétablir les libertés d’organisation et de manifestation ;
  Garantir à tous les jeunes le droit effectif à étudier, à égalité, et l’accès à un vrai diplôme, un vrai travail, un vrai salaire ; 
• Abroger les contre-réformes de l’assurance chômage et des retraites ; 
• Confisquer, réquisitionner les 560 milliards honteusement distribués aux capitalistes pour les affecter à l’école, à l’hôpital et aux services publics. 

Voilà le programme sur lequel le Parti ouvrier indépendant démocratique se prononce ce 1er mai 2021. 

Voilà le contenu qu’il donne à la campagne engagée avec des travailleurs et des militants de toutes tendances pour dire « Dehors Macron et sa politique, le plus tôt sera le mieux ! ». 

Voilà les mots d’ordre sur lesquels il invite travailleurs, militants et jeunes à se rassembler le 5 juin prochain à Paris. 

Voilà le combat pour lequel le POID vous appelle à rejoindre ses rangs ! 

Le bureau national du POID