INDE Plus d’autre Anaj Mandi ! Grève nationale le 8 janvier pour demander justice et des droits pour les travailleurs

Dans la matinée du 8 décembre, Anaj Mandi à New Delhi, capitale de l’Inde a vécu une tragédie, 43 travailleurs ont perdu la vie dans un incendie. Un immeuble de cinq étages où se trouvaient une douzaine d’ateliers a été la proie des flammes. 5 mineurs sont parmi les morts. Il s’agissait de travailleurs migrants pauvres venus à Delhi pour pouvoir trouver des moyens de subsister. Ils vivaient et dormaient dans ces locaux exigus après leur travail exténuant et ils ont été asphyxiés. Des ateliers où aucune règle n’est respectée ont poussé comme des champignons non seulement à Delhi mais dans plusieurs régions de l’Inde. Le 12 février de cette année, ce sont 17 personnes y compris un enfant qui furent brûlées vives dans l’hôtel Arpit Palace à Delhi.
Lors d’un autre gros incendie le 17 décembre 2018, dans un hôpital pour travailleurs, propriété du gouvernement à Mumbai, 6 personnes trouvèrent la mort et 129 furent blessées.
En décembre 2018 ce sont 18 mineurs qui furent piégés plusieurs jours dans une mine dans le Meghalaya, un état de l’Inde orientale, il fut impossible de les sauver et la mine fut fermée.
Chaque fois qu’il se produit un tel incendie et que des vies précieuses sont perdues, les autorités et les administrations entament le petit jeu consistant à chercher qui est responsable parce que les règles ou les normes de sécurité n’ont pas été respectées et les règlements enfreints. Des enquêtes de routine vont être ordonnées. Puis on va reprendre le cours normal des choses jusqu’à la prochaine tragédie.
Tous les ans, le 4 décembre, l’Inde commémore le pire désastre industriel qui s’est produit il y a 35 ans lorsque, à cause d’une fuite de gaz à l’usine Union Carbide à Bhopal, 3 500 personnes sont mortes en 24 heures. Et même maintenant, ils sont des milliers qui en subissent encore les conséquences dans leur chair. Personne n’a été sanctionné pour la fuite de gaz de Bhopal.
Il est à prévoir que la situation actuelle va encore s’aggraver avec l’application de la loi sur la santé et la sécurité du nouveau gouvernement Modi adoptée il y a un mois. Le nouveau code du travail concernant la santé et la sécurité ne prévoit aucune mesure contraignante pour les employeurs en ce qui concerne les risques d’incendie et l’engagement à respecter des normes de sécurité.
New Trade Union Initiative regrette le mépris affiché des autorités concernant les normes de santé et de sécurité. Nous exigeons que les travailleurs puissent travailler en toute sécurité. Nous ne voulons pas d’un autre Anaj Mandi.
Les syndicats de l’Inde vont organiser une grève nationale le 8 janvier 2020 pour exiger justice pour les travailleurs et pour les droits ouvriers.
N. Vasudevan