ÉTATS-UNIS Interview de Jim Lafferty : « Non à la guerre américaine contre la Russie ! »
Nous publions ci-dessous un entretien avec Jim Lafferty, directeur exécutif émérite de la National Lawyers Guild (Guilde nationale des juristes) à Los Angeles. Il a été l’un des coordinateurs nationaux de la plus grande coalition contre la guerre du Vietnam : la National Peace Action Coalition. Il est également membre du comité consultatif de Labor and Community for an Independent Party (LCIP). L’entretien a été réalisé par Alan Benjamin, membre du comité de rédaction de The Organizer.

Question : Pourquoi les citoyens des ÉtatsUnis doivent-ils s’opposer à la menace croissante de guerre en Ukraine ?
Lafferty : C’est la question clé que tout le monde devrait se poser. Avant de répondre directement à cette question, il me faut donner quelques éléments du contexte actuel. Chaque jour on nous dit que notre pays n’est pas en guerre actuellement . Il s’agit bien sûr d’une contre-vérité répétée par les médias à la solde du capital pour dissimuler les agissements réels des États-Unis dans le monde.
La vérité est qu’à l’heure actuelle les États-Unis possèdent des bases militaires dans 140 pays, et, dans nombre de ces pays, une certaine forme d’action militaire est effectivement engagée. Pourtant, peu d’informations sont données sur cette guerre latente.
Je pense également qu’il faut faire un peu d’histoire. Lors de la chute de l’Union soviétique, Gorbatchev a conclu un accord avec les États-Unis selon lequel ces derniers ne chercheraient pas à récupérer les anciens États soviétiques et les pays du Pacte de Varsovie pour les intégrer à l’OTAN et qu’en outre, les États-Unis ne profiteraient pas de la situation pour armer plus lourdement qu’ils ne le faisaient déjà les territoires et les États entourant l’Union soviétique.
Pourtant, c’est ce qui a été fait. L’OTAN a entraîné dans son sillage au moins sept des pays du Pacte de Varsovie, dont beaucoup ont été dotés d’armes nucléaires. Tout cela est allé à l’encontre de cet accord.
Les guerres et les interventions américaines ont eu un effet dévastateur sur la classe ouvrière, non seulement dans notre pays, mais aussi dans le monde entier. L’argent qui devrait être dépensé pour tous les besoins du pays va aux fabricants d’armes. La fabrication d’armes de guerre génère de gros profits .
Le budget dit de « défense » – en réalité un budget de guerre – pèse extrêmement lourd.
Les administrations américaines – qu’elles soient Démocrates ou Républicaines – continuent à user de tous les prétextes possibles pour être en permanence sur le pied de guerre et justifier ainsi ces dépenses scandaleuses et immorales. Encore une fois, toutes ces ressources et tout cet argent qui devraient servir à assurer la vie et le bien-être des travailleurs et des communautés opprimées aux ÉtatsUnis et dans le monde.
Question : Que pouvons-nous faire pour arrêter la guerre envisagée contre la Russie ?
Lafferty : Il faut construire des mouvements anti-guerre de masse. Mais nous devons garder à l’esprit que la situation est différente aujourd’hui de celle qui prévalait pendant la guerre du Vietnam, lorsque des milliers de nos soldats étaient rapatriés dans des sacs mortuaires.
L’armée américaine a trouvé le moyen de mener ces guerres avec des armées dites volontaires : les armées des pauvres, les armées de ceux qui n’ont aucun droit. Fort heureusement il n’y a pas de service militaire obligatoire.. Mais nous avons tant d’autres problèmes qui retiennent l’attention du peuple américain – depuis les bas salaires jusqu’à la pandémie de covid, en passant par l’inflation croissante, le manque de logements, et tant d’autres encore.
De plus, au moment où nous parlons, bien qu’il y ait une augmentation de l’armement américain envoyé en Ukraine, le gouvernement américain ne parle pas d’envoyer des soldats américains participer directement aux affrontements. Il est donc plus difficile pour le peuple américain de comprendre ce qui se passe. Tout ce qu’ils entendent dans les médias grand public, c’est que la Russie est un pays redoutable et agressif, que nous devons l’arrêter avant que tout d’un coup, elle n’envahisse Toledo dans l’Ohio, ou un autre endroit.
Tout cela rend difficile la formation d’un mouvement de masse organisé, un mouvement de front unique comme celui qui a connu un tel succès dans le passé. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas possible. Nous ne savons pas ce qui va se passer la semaine prochaine. La situation sur le terrain pourrait changer rapidement. L’information est également beaucoup plus disponible sur Internet qu’auparavant.
Le week-end prochain [5 et 6 février], des manifestations contre la guerre seront organisées dans tout le pays par la coalition des organisations ANSWER, Code Pink, UNAC, Black Alliance for Peace et des centaines d’autres. C’est le début d’un nouveau mouvement anti-guerre. J’encourage vos lecteurs à sortir dans la rue pour dire : NON à la guerre des États-Unis contre la Russie !
Question : Pourquoi les citoyens des ÉtatsUnis doivent-ils s’opposer à la menace croissante de guerre en Ukraine ?
Lafferty : C’est la question clé que tout le monde devrait se poser. Avant de répondre directement à cette question, il me faut donner quelques éléments du contexte actuel. Chaque jour on nous dit que notre pays n’est pas en guerre actuellement . Il s’agit bien sûr d’une contre-vérité répétée par les médias à la solde du capital pour dissimuler les agissements réels des États-Unis dans le monde.
La vérité est qu’à l’heure actuelle les États-Unis possèdent des bases militaires dans 140 pays, et, dans nombre de ces pays, une certaine forme d’action militaire est effectivement engagée. Pourtant, peu d’informations sont données sur cette guerre latente.
Je pense également qu’il faut faire un peu d’histoire. Lors de la chute de l’Union soviétique, Gorbatchev a conclu un accord avec les États-Unis selon lequel ces derniers ne chercheraient pas à récupérer les anciens États soviétiques et les pays du Pacte de Varsovie pour les intégrer à l’OTAN et qu’en outre, les États-Unis ne profiteraient pas de la situation pour armer plus lourdement qu’ils ne le faisaient déjà les territoires et les États entourant l’Union soviétique.
Pourtant, c’est ce qui a été fait. L’OTAN a entraîné dans son sillage au moins sept des pays du Pacte de Varsovie, dont beaucoup ont été dotés d’armes nucléaires. Tout cela est allé à l’encontre de cet accord.
Les guerres et les interventions américaines ont eu un effet dévastateur sur la classe ouvrière, non seulement dans notre pays, mais aussi dans le monde entier. L’argent qui devrait être dépensé pour tous les besoins du pays va aux fabricants d’armes. La fabrication d’armes de guerre génère de gros profits .
Le budget dit de « défense » – en réalité un budget de guerre – pèse extrêmement lourd.
Les administrations américaines – qu’elles soient Démocrates ou Républicaines – continuent à user de tous les prétextes possibles pour être en permanence sur le pied de guerre et justifier ainsi ces dépenses scandaleuses et immorales. Encore une fois, toutes ces ressources et tout cet argent qui devraient servir à assurer la vie et le bien-être des travailleurs et des communautés opprimées aux ÉtatsUnis et dans le monde.
Question : Que pouvons-nous faire pour arrêter la guerre envisagée contre la Russie ?
Lafferty : Il faut construire des mouvements anti-guerre de masse. Mais nous devons garder à l’esprit que la situation est différente aujourd’hui de celle qui prévalait pendant la guerre du Vietnam, lorsque des milliers de nos soldats étaient rapatriés dans des sacs mortuaires.
L’armée américaine a trouvé le moyen de mener ces guerres avec des armées dites volontaires : les armées des pauvres, les armées de ceux qui n’ont aucun droit. Fort heureusement il n’y a pas de service militaire obligatoire.. Mais nous avons tant d’autres problèmes qui retiennent l’attention du peuple américain – depuis les bas salaires jusqu’à la pandémie de covid, en passant par l’inflation croissante, le manque de logements, et tant d’autres encore.
De plus, au moment où nous parlons, bien qu’il y ait une augmentation de l’armement américain envoyé en Ukraine, le gouvernement américain ne parle pas d’envoyer des soldats américains participer directement aux affrontements. Il est donc plus difficile pour le peuple américain de comprendre ce qui se passe. Tout ce qu’ils entendent dans les médias grand public, c’est que la Russie est un pays redoutable et agressif, que nous devons l’arrêter avant que tout d’un coup, elle n’envahisse Toledo dans l’Ohio, ou un autre endroit.
Tout cela rend difficile la formation d’un mouvement de masse organisé, un mouvement de front unique comme celui qui a connu un tel succès dans le passé. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas possible. Nous ne savons pas ce qui va se passer la semaine prochaine. La situation sur le terrain pourrait changer rapidement. L’information est également beaucoup plus disponible sur Internet qu’auparavant.
Le week-end prochain [5 et 6 février], des manifestations contre la guerre seront organisées dans tout le pays par la coalition des organisations ANSWER, Code Pink, UNAC, Black Alliance for Peace et des centaines d’autres. C’est le début d’un nouveau mouvement anti-guerre. J’encourage vos lecteurs à sortir dans la rue pour dire : NON à la guerre des États-Unis contre la Russie !