URGENT

BRÉSIL « Lula est un prisonnier politique »

La Lettre d’information du Comité Lula Livre* de Paris publie un entretien avec André Machado, président du comité de ville du Parti des travailleurs (PT) à Curitiba (État du Paraná), la ville où Lula est emprisonné depuis plus d’un an. 

Que s’est-il passé à Curitiba le 7 avril, un an après que Lula a été jeté en prison ? 

Ce jour-là, 10 000 manifestants venus de différentes régions du Brésil ont participé à un meeting politique sur le campement permanent « Vigilia Lula Livre », devant le siège de la police fédérale où Lula est emprisonné. Les dirigeants du Parti des travailleurs (PT), du Parti socialisme et liberté (PSOL), du Parti communiste du Brésil (PCdoB), du Parti de la cause ouvrière (PCO), en deux mots, les partis se réclamant de la classe ouvrière, étaient présents. Des dirigeants syndicaux et d’organisations populaires y ont également participé. C’était une démonstration d’unité et de solidarité. De tels rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses régions du monde. 

Quelles sont les prochaines étapes du combat pour la libération de Lula ? 

Lula est un prisonnier politique et son incarcération avait comme objectif de l’empêcher de remporter l’élection présidentielle. Par conséquent, la lutte pour sa libération est directement liée aux luttes de la classe ouvrière. À la dernière réunion du directoire national du PT, la présidente du parti a déclaré : « Nous allons occuper les rues de tout le Brésil et lutter pour la souveraineté, pour la libération de Lula, contre la réforme de la Sécurité sociale et pour la démocratie.» La lutte pour libérer Lula est liée à la lutte pour construire une grande mobilisation nationale, pour une grève générale, pour vaincre la réforme des retraites de Bolsonaro. Dans ce cadre, la solidarité internationale comme celle que vous organisez à Paris est très importante. 

*Pour prendre contact et recevoir la lettre d’informations, visiter le site du comité : www.liberezlula.org 


Rappel

Le 7 avril 2018, Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, ancien dirigeant du Parti des travailleurs (PT) et ancien président du Brésil, était jeté en prison, après avoir été condamné pour corruption, sans que la moindre preuve soit présentée lors du procès. Il s’agissait en réalité d’un procès politique visant interdire au Parti des travailleurs de présenter le candidat qu’il avait choisi à l’élection présidentielle. Quel que soit le point de vue que l’on puisse avoir sur le bilan du Parti des travailleurs au pouvoir, sous la présidence de Lula puis de Dilma Rousseff (de 2003 à 2016), il est impossible d’accepter que les vieilles institutions héritées de la dictature militaire (1964-1985), et derrière elles l’administration américaine, utilisent les moyens de la répression contre une organisation ouvrière et ses représentants. L’emprisonnement de Lula, après la destitution de la présidente élue Dilma Rousseff (PT) en 2016, a ouvert la voie à la victoire de Bolsonaro aux élections présidentielles.