Les femmes afghanes plus que jamais en danger

Le Mouvement spontané des femmes afghanes (SMAW) nous alerte, dans deux communiqués des 26 et 30 octobre, sur les graves menaces que le régime taliban fait peser contre les femmes et les militantes. Le régime vient en outre de promulguer de nouvelles mesures telles que l’interdiction faite aux femmes de parler entre elles ou de réciter le Coran.

Depuis le 20 octobre, les services secrets des talibans ont engagé une vaste campagne de perquisitions, maison par maison, à Kaboul, à la recherche des militantes pour les droits des femmes. Au moindre soupçon, des femmes sont arrêtées, jetées en prison et torturées. Cette opération menace tout particulièrement les nombreuses militantes du SMAW, contraintes de se cacher pour ne pas subir la répression.

Selon la chaîne de télévision Afghanistan International, les services secrets ont interdit de prendre des photos ou des vidéos de cette opération. Une nouvelle preuve de ce que les talibans n’ont aucune légitimité, ni à l’extérieur ni à l’intérieur du pays, et considèrent eux-mêmes tout citoyen afghan comme un ennemi potentiel, note le SMAW.

Cela a lieu alors que, le 29 octobre, Richard Bennett, rapporteur spécial de l’ONU pour l’Afghanistan, a publié son rapport dans lequel il fait état des violations systématiques des droits les plus élémentaires dans les prisons du régime des talibans. Il y reconnaît en particulier que les talibans pratiquent le viol à grande échelle contre les détenues.

Mais, souligne le Mouvement spontané des femmes afghanes, « toutes les institutions, nationales et internationales, y compris les Nations unies, ne font qu’enregistrer ces crimes sans autre forme de réaction ».

L’antenne française du Comité international de défense des femmes afghanes s’est adressée au ministre français des Affaires étrangères, à la suite de ses déclarations concernant le sort des femmes afghanes. Relayant l’appel du SMAW, elle a demandé à être reçue dans les plus brefs délais pour que l’asile soit immédiatement accordé à toutes les femmes et militantes persécutées en Afghanistan.

Avec nos correspondantes en Afghanistan