Des deux côtés du front, le « vrai 1er-Mai »

Malgré la guerre, malgré la répression, tant dans la Russie de Poutine que dans l’Ukraine de Zelensky… des deux côtés du front, des militants ouvriers ont exprimé les meilleures traditions internationalistes du 1er-Mai.

À Kharkiv (Ukraine), l’organisation anarchiste Assambleïa déclare, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs : « Aujourd’hui, 1er-Mai, nous commémorons le martyr des ouvriers anarchistes exécutés à Chicago en 1886, qui combattaient pour la journée de 8 heures. » Elle revendique d’être « un mouvement internationaliste qui considère qu’aucun gouvernement n’a le droit de décider à la place des travailleurs ukrainiens comment ils doivent vivre et comment ils doivent mourir ». Et cela, parce que « ceux qui gagnent des millions de dollars grâce à cette guerre ne sont pas ceux qui tentent de traverser la Tisza (1) à la nage ». Ces militants revendiquent d’organiser la résistance aux rafles des centres d’enrôlement militaires et concluent : « Pour nous sortir de ce merdier, ne comptons que sur nous-mêmes ! »

À Novossibirsk (Russie) a eu lieu un rassemblement intitulé le « Vrai 1er-Mai », à l’initiative du centre d’information Krasnyï Povorot et de l’Organisation des communistes internationalistes. Le « vrai » par opposition au « faux » : celui qu’organisait ailleurs dans la ville le Parti « communiste » pro-Poutine, dont les dirigeants ont été qualifiés de « sociaux-chauvins » dans les discours prononcés devant une centaine de participants. Le slogan principal du rassemblement était : « Paix entre les peuples ! Oui à la fraternité des travailleurs ! Oui au socialisme ! Non au fascisme ! Non au capitalisme ! » On lisait sur les pancartes : « Timour Ivanov (2) est le vrai visage de ce gouvernement ! », « Travailleur : es-tu prêt à mourir pour les habitants de la Roubliovka (3) ? », « Non à la terreur politique ! », « Libérez les prisonniers politiques ! ». Fait important : une délégation du mouvement des femmes de soldats pour le retour de leurs compagnons mobilisés, Pout’ Damoï, était présente.

Avec nos correspondants

(1) Pour échapper à la mobilisation, des centaines de jeunes Ukrainiens franchissent à la nage la rivière Tisza, frontière naturelle entre l’Ukraine et la Roumanie.
(2) L’ex-vice-ministre de la Défense russe, arrêté pour corruption.
(3) L’équivalent de Neuilly-sur-Seine à Moscou.