Netanyahou veut la guerre

«Ce sont les Iraniens qui ont attaqué Israël», a osé déclarer Séjourné, ministre des Affaires étrangères de Macron, le 14 avril. Il lui fallait justifier la participation française à la défense d’Israël, lorsque l’Iran a tiré 300 missiles dans la nuit du 13 au 14 avril.

« La faute à l’Iran » ? Les faits indiquent le contraire.

Depuis le début du génocide à Gaza, Netanyahou cherche à ouvrir un deuxième front, multipliant les provocations contre l’Iran et ses alliés. Objectif : contraindre les États-Unis – qui lui fournissent armes et moyens – à faire un pas de plus et s’engager ouvertement dans la guerre à ses côtés.

N’évoquons que quelques faits : le 25 décembre 2023 à Damas (Syrie), un bombardement israélien tue un général iranien. Le 20 janvier à Damas, un autre tue quatre hauts responsables militaires iraniens. Le 1er avril, toujours à Damas, Israël frappe le consulat iranien : seize morts dont plusieurs dirigeants militaires iraniens.

Selon le « droit international », invoqué par les grandes puissances impérialistes (quand cela les arrange), bombarder une représentation diplomatique est interdit par la convention de Vienne. Imaginons un instant que ce soit l’Iran qui ait bombardé un consulat israélien ! Mais ni Biden, ni Macron, ni l’Union européenne n’ont protesté contre le bombardement du consulat.

Les États-Unis ont, en revanche, affirmé qu’ils n’avaient «pas été prévenus » par les Israéliens. Sous-entendu : l’initiative venait du seul Netanyahou. Les autorités iraniennes ont alors prévenu qu’elles riposteraient, puis ont fait tirer 300 missiles et drones… dont

plus de 99 % ont été interceptés par Israël avec l’aide des armées occidentales et des régimes arabes.

«Militairement, les Iraniens ont tout fait pour que (leur riposte) échoue. Ils ont prévenu les Américains, directement ou indirectement via leurs contacts à Oman. Ils ont laissé largement le temps à Israël de mettre en place une sorte de parapluie avec l’aide des Américains, qui allait intercepter ces drones. Ils voulaient délivrer un message, mais pas une guerre ouverte», explique un journaliste du Monde sur France inter (15 avril).

Le chef de la diplomatie iranienne n’a pas hésité à inviter les pays occidentaux à «apprécier la retenue de l’Iran au cours des derniers mois » (15 avril). «Après cette séquence d’attaque frontale,note RFI (15 avril), l’Iran dit: “On peut en rester là.” Et Washington explique à Israël: “Pas question d’aller plus loin.” »

Et ce d’autant, ajoute France Inter (15 avril), que «les Iraniens savent que les Américains ne veulent pas s’engager dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Ils sont beaucoup plus dans l’optique de se déporter vers l’Asie»…c’est-à-dire leurs préparatifs de guerre contre la Chine.

Alors, qui cherche donc à provoquer la guerre avec l’Iran ? Le journaliste israélien Gideon Levy accuse, dans Haaretz(14 avril) :

«Si l’Iran devait lancer une attaque sérieuse contre Israël, la responsabilité en incomberait à ceux qui ont approuvé les assassinats perpétrés à Damas.»C’est-à-dire Netanyahou et son gouvernement génocidaire.

Dominique Ferré