Le Niger rompt sa coopération militaire avec les États-Unis
Le coup d’État de juillet 2023 au Niger avait reçu un certain soutien populaire lorsque la junte, baptisée Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avait rompu les accords de coopération militaire avec la France. Les troupes françaises étaient perçues comme les garantes du pillage du pays par les multinationales telles Orano, qui exploite les réserves d’uranium indispensable aux centrales nucléaires françaises. L’administration américaine n’avait pas vu d’un mauvais œil l’élimination de l’impérialisme français.
Mais la junte nigérienne a dé- cidé, le 16 mars, la rupture de sa coopération militaire avec les États-Unis. Or Washington dispose au Niger d’une base de drones et de 1 100 soldats, la deuxième plus grande base américaine en Afrique après Djibouti.
Il semble que c’est le diktat que Washington a tenté d’imposer qui a précipité la rupture. La veille du 16 mars, une délégation américaine a débarqué à Niamey, composée de la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines et du commandant en chef de l’Africom (état-major des troupes américaines en Afrique). La junte a dénoncé « avec force l’attitude condescendante, assortie de la menace de représailles de la part de la délégation américaine vis-à-vis du gouvernement nigérien ». En effet, selon ce dernier, la délégation américaine l’aurait accusé d’avoir signé des accords secrets avec la Russie et l’Iran.
Pas plus qu’au Mali ou au Burkina Faso, le pouvoir militaire nigérien n’est l’émanation des travailleurs et des paysans. Mais c’est le droit imprescriptible du peuple nigérien de se débarrasser des troupes étrangères qui ne sont là que pour garantir le pillage impérialiste.
Jean Alain
