Attaques et intimidations contre le mouvement syndical

Si le pouvoir des militaires au Burkina Faso a chassé les troupes françaises du pays et rompu avec la CEDEAO qui étranglait l’économie, il s’est livré dans le même temps à de dangereuses pratiques contre la démocratie et les travailleurs. Lors d’une conférence le 24 mars, le porte-parole de la centrale syndicale CGT-B a dénoncé ces attaques : « Pendant que toutes les activités des partis politiques et des organisations de la société civile sont interdites sous le couvert de la lutte contre les groupes armés terroristes, les autorités de la transition et leurs soutiens organisent des rencontres et des meetings de démonstration de force (…). Les menaces à la machette font partie des manœuvres visant à museler notre peuple, à empêcher toute critique relative à la gestion de la crise sécuritaire et plus globalement à la gouvernance du pouvoir. »

Le pouvoir continue de saisir unilatéralement 1 % de tous les salaires pour financer la lutte contre les attaques terroristes, prolonge de un an la mobilisation générale contre le terrorisme, mais veut interdire aux travailleurs de défendre leurs intérêts : « Aujourd’hui, les intimidations se poursuivent par des attaques suivies de menaces de mort contre les travailleurs du ministère de l’Économie, des Finances et des Prospectives, accusés à tort de fomenter un coup d’État », poursuit le communiqué.

Une dizaine d’organisations de défense des droits démocratiques ont, de leur côté, dénoncé le 27 mars les « menaces, enlèvements, arrestations et détentions arbitraires » et appellent au respect de la Constitution.

Avec nos correspondants au Burkina Faso