La nouvelle année scolaire commence… sans une seule fille dans les classes

Le Mouvement spontané des femmes afghanes nous informe :

« Le régime des talibans a officiellement annoncé le début de la nouvelle année scolaire, au premier jour de l’année 1403 du calendrier persan (correspondant au 20 mars). Cette année, comme les deux précédentes, la cloche des écoles a sonné sans qu’aucune fille ne soit présente. Aucune n’a été autorisée à entrer dans les écoles et les universités. Elles attendaient, dépitées, derrière les grilles, les larmes aux yeux.

Alors qu’Ahrar, 15 ans, frère aîné de Mahla, s’est joyeusement rendu à son école de Kaboul le matin pour entamer sa huitième année, Mahla, 13 ans, le cœur brisé, a souhaité être née garçon comme son frère. Ainsi, elle aurait pu aller à l’école. Mahla n’est pas la seule dont l’avenir a été brisé par les talibans, elles sont des millions.

Selon l’Unicef, cette année, 330 000 jeunes filles ayant terminé l’école élémentaire ne seront pas autorisées à poursuivre leurs études, rejoignant ainsi les millions déjà exclues par les talibans, revenus au pouvoir en août 2021 (sur décision de l’administration américaine – ndlr) (…). Priver d’instruction des millions de jeunes filles trois ans de suite, interdire aux femmes de travailler et nier leur présence dans la société est une preuve de l’apartheid de genre, pour lequel les talibans devront être jugés.

Le Mouvement spontané des femmes afghanes (SMAW) condamne la politique misogyne et l’apartheid de genre des talibans et exige qu’il y soit mis fin sans délai (…). Bien que le SMAW fasse l’objet de menaces et de répression brutale de la part des talibans, que des dizaines de ses membres aient été arrêtées et torturées et des centaines d’autres portées disparues, nous avons mis en place des dizaines d’écoles clandestines pour les jeunes filles à qui est interdit de sortir de chez elles.

Afin de maintenir nos quarante-cinq écoles en activité, dans douze provinces d’Afghanistan, où des centaines de jeunes filles reçoivent un enseignement, nous avons besoin d’une aide financière et de matériel éducatif. Nous demandons aux institutions et aux personnes qui défendent les droits des femmes, des enfants et aux organisations enseignantes, ainsi qu’à nos amis en Europe, en Amérique, en Australie et dans le monde, de comprendre notre souffrance et de nous soutenir. »

20 mars 2024, Kaboul

Pour soutenir cette campagne, pour faire un don : consultez le site internet du Comité international de défense des femmes afghanes : https://defendafghanwomen.org/francais/