Pourquoi Israël veut « tuer » l’UNRWA ?

Article paru dans La Tribune des travailleurs, journal du Parti des travailleurs (France)

Israël veut liquider l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) créée en 1949. De cet organisme dépend la vie de 5,9 millions de réfugiés palestiniens dans cinquante-huit camps, à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Trente mille employés y gèrent écoles, dispensaires et aide alimentaire.

Le projet est ancien. Il y a dix ans, le Times of Israel (1er août 2014) rapportait : « Israël considère en privé que l’UNRWA (…) ne devrait pas exister. » Comme le dit cet instituteur palestinien d’un camp de Jordanie : « L’UNRWA est un témoin international des crimes commis contre le peuple palestinien. C’est pourquoi ils veulent tuer ce témoin » (MiddleEast Eye, 16 avril 2018).

Alors, fin janvier, Israël a accusé douze employés de l’UNRWA (sur les 13 000 qui travaillent à Gaza !) d’avoir participé à l’attaque du 7 octobre. Immédiatement, l’administration Biden a bloqué sa contribution à l’UNRWA, suivie par dix-neuf gouvernements, dont celui de Macron. « Des gens vont mourir si l’agence n’est pas financée », dénonce Juliette Touma, responsable à l’UNRWA.

Mais le 4 février, le chef de la diplomatie de l’Union européenne constate qu’il n’y « aucune preuve », évoquant une « tentative israélienne de tuer » l’UNRWA. Le 8 février, la commission d’enquête interne de l’ONU écrit qu’« Israël n’a fourni aucune preuve ». Pris en flagrant délit de mensonge, l’appareil de propagande israélien lance une nouvelle accusation : l’entrée d’un tunnel aurait été découverte « à proximité » d’une école de l’UNRWA !

Gêné, le ministre des Affaires étrangères de Macron a tenté de se justifier le 7 février : « La France n’avait pas prévu d’adresser (à l’UNRWA – ndlr) de versement avant le deuxième trimestre. Nous n’avons donc pas suspendu nos versements. »

Plus que jamais, comme l’a affirmé le Parti des travailleurs dès le 29 janvier, il revient aux organisations ouvrières et démocratiques en France « d’exiger du gouvernement Macron qu’il rétablisse immédiatement son financement à l’UNRWA et qu’il rompe toute relation diplomatique, économique, politique et militaire avec Israël ».

Jean Alain