AU PARLEMENT EUROPÉEN, union sacrée derrière l’OTAN
Un article publié dans La Tribune des travailleurs (France)
Le 1er mars, les élus au Parlement européen étaient appelés par la présidente de la Commission européenne, Von der Leyen, à se prononcer sur une résolution « sur l’agression russe contre l’Ukraine ».
Cette résolution :
– « se félicite de l’adoption rapide de sanctions par le Conseil » ;
– « demande que le champ d’application des sanctions soit élargi et que les sanctions visent à affaiblir stratégiquement l’économie et la base industrielle russes » ;
– « demande, en particulier, que l’importation des principaux biens d’exportation russes, y compris le pétrole et le gaz, soit restreinte » ;
– « insiste sur la nécessité pour les États membres de reconnaître et d’accepter que des sanctions sévères à l’encontre de la Fédération de Russie auront inévitablement des effets négatifs sur leur situation économique » ;
– « insiste sur le fait que toutes les sanctions futures doivent continuer à être étroitement coordonnées avec les alliés transatlantiques et les partenaires internationaux partageant les mêmes valeurs, afin de maximiser leur efficacité » ;
– « demande que le gazoduc Nord Stream 2 soit définitivement abandonné et se félicite par conséquent de la décision du gouvernement allemand d’interrompre la certification » ;
– « rappelle que l’OTAN constitue le fondement de la défense collective des États membres qui sont des alliés de l’OTAN ; se félicite de l’unité entre l’Union européenne, l’OTAN et d’autres partenaires démocratiques partageant les mêmes valeurs face à l’agression russe, mais souligne la nécessité de renforcer son dispositif de dissuasion collective, sa préparation et sa résilience ; encourage le renforcement de la présence avancée rehaussée de l’OTAN dans les États membres géographiquement les plus proches de l’agresseur russe et du conflit ; met l’accent sur les clauses d’assistance mutuelle et de solidarité de l’Union et demande le lancement d’exercices militaires communs » ;
– « souligne que cette attaque exige que l’Union et l’OTAN se préparent à toutes les possibilités ; se félicite, à cet égard, de l’activation des plans de défense de l’OTAN ainsi que de l’activation des forces de réaction de l’OTAN et de leur déploiement partiel, en plus des déploiements de troupes provenant des alliés de l’OTAN, y compris le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada, afin de renforcer le flanc oriental et de dissuader toute nouvelle agression russe ; demande une nouvelle fois aux États membres d’augmenter leurs dépenses en matière de défense, de garantir l’existence de capacités plus efficaces et de tirer pleinement parti des efforts conjoints de défense dans le cadre européen, notamment la coopération structurée permanente (CSP) et le Fonds européen de la défense, afin de renforcer le pilier européen au sein de l’OTAN, ce qui accroîtra la sécurité des pays de l’OTAN comme des États membres » ;
– « soutient résolument la décision historique d’allouer des fonds supplémentaires importants destinés à approvisionner l’Ukraine en armes défensives » ;
– « demande aux institutions de l’Union de faire en sorte d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’Union européenne. »
Cette résolution a été adoptée par 637 pour, 26 abstentions et 13 contre. Aucun élu français n’a voté contre. Quatre proches de Zemmour se sont abstenus (dont Nicolas Bay et Gilbert Collard). Les élus français appartenant à d’autres groupes politiques ont unanimement voté pour : RN (dont Jordan Bardella, France Jamet, Hélène Laporte), LR (dont Brice Hortefeux, François-Xavier Bellamy, Nadine Morano), LREM (dont Nathalie Loiseau, Pascal Canfin), EELV (dont Yannick Jadot, David Cormand), le PS (dont Éric Andrieu, Nora Mebarek, Sylvie Guillaume), Nouvelle Donne (Pierre Larrouturou), Place publique (Raphaël Glucksmann), LFI (Manuel Bompard, Manon Aubry, Leïla Chaibi, Emmanuel Maurel, Younous Omarjee, Anne-Sophie Pelletier). Le groupe européen The Left (La Gauche) s’est coupé en trois morceaux : 20 ont voté pour (dont LFI et Syriza de Grèce), 10 se sont abstenus et 7 ont voté contre (deux élus du Parti communiste portugais, deux parmi ceux du groupe Die Linke d’Allemagne, deux de Change d’Irlande et un d’Anticapitalistas de l’État espagnol).
G. F.