CHINE / Hong Kong Le dirigeant syndical chinois Lee Cheuk-yan envoyé au tribunal ! Déclaration de la Commission Enquête Chine

En ce mois de mai 2020, alors que le confinement général a rendu quasiment impossible la célébration de la fête des travailleurs le 1er mai, le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong, région de la République populaire de Chine, envoie comparaître au tribunal Lee Cheuk-yan, le secrétaire général de la confédération syndicale HKCTU : il est accusé d’avoir « participé à une manifestation publique le 31 août 2019 qui a enfreint l’Ordonnance sur l’ordre public de Hong Kong ».
L’ordonnance en question dont se sert le gouvernement de Carrie Lam est issue des réglementations d’urgence que le gouvernement colonial britannique avait adoptées contre la grève des marins en 1922 et les grèves ouvrières de 1967. C’est au nom de cet ordre public que plus de 7 000 manifestants ont été arrêtés depuis le mois de juin 2019 et 1 000 déjà condamnés !
Ainsi, Lee Cheuk-yan a comparu le 5 mai et est sommé de comparaître de nouveau le 18 mai. Alors qu’on compte des dizaines de milliers de licenciés ou de chômeurs à Hong Kong, des millions de sans-travail sur le continent, le droit de défendre ses intérêts est un besoin vital pour le travailleur. Et ce n’est pas un hasard si se sont constitués des dizaines de syndicats indépendants du pouvoir à Hong Kong en quelques mois au cours de ces manifestations revendiquant le retrait d’un projet de loi portant atteinte aux droits démocratiques.
De tout temps et dans tous les pays, les travailleurs ont combattu et combattent pour avoir le droit de revendiquer, manifester, faire grève, construire leurs propres organisations indépendamment du pouvoir et des patrons ou des directions.
Ce sont les ouvriers chinois de Hong Kong et de Canton qui par une gigantesque grève en juin 1925, revendiquant liberté de parole, d’association et de manifestation, ont donné toute son importance à la naissance de l’ACFTU qui venait de tenir son congrès constitutif le 1er mai.
Comment le mouvement ouvrier pourrait-il accepter que près d’un siècle plus tard ces mêmes droits continuent d’être remis en cause ?
La Commission Enquête Chine, qui depuis trente ans combat pour le droit des travailleurs chinois à s’organiser comme ils l’entendent et avait Lee Cheuk-yan comme invité d’honneur à son dernier banquet à Paris en octobre 2019, affirme avec force :
Non, le syndicaliste Lee Cheukyan ne doit pas être condamné !
Elle appelle le mouvement ouvrier international à élever la voix pour interdire toute condamnation et à adresser cette exigence aux autorités de Hong Kong.